Pour commencer simplement : comment définiriez-vous l’Open Finance ?
L’Open Finance, c’est donner aux utilisateurs un contrôle total sur leurs données financières. Que ce soit leur salaire, leurs assurances, leurs investissements ou leurs prêts, ils peuvent choisir de partager ces informations, en toute sécurité, avec des applications ou services tiers.
Par exemple, une appli fiscale pourrait optimiser votre déclaration en récupérant automatiquement les infos de votre fiche de paie, vos placements ou vos assurances. L’Open Finance va au-delà du partage de données : il permet des outils de budget intelligents, des offres d’assurance personnalisées et des conseils financiers hyper ciblés — le tout basé sur une vue complète de votre situation.
Quelle est la différence avec l’Open Banking ?
L’Open Banking est une composante de l’Open Finance. Il permet de partager des données bancaires classiques — soldes, transactions, historique — avec des applications régulées pour faciliter des services comme la gestion de budget ou l’agrégation de comptes.
L’Open Finance va plus loin. Il inclut tout ce qui touche à vos finances : retraite, placements, assurances, crédit immobilier, etc. Là où l’Open Banking se limite au compte bancaire, l’Open Finance couvre l’ensemble de votre vie financière.
Et concrètement, ça change quoi pour les utilisateurs au quotidien ?
Ça simplifie tout. Plus besoin d’ouvrir cinq applis différentes : une seule vue d’ensemble suffit. On peut effectuer des paiements, suivre ses dépenses, surveiller son score de crédit — facilement et en toute sécurité.
Mais surtout, cela favorise de meilleures décisions. Par exemple, si un prêt est refusé, l’Open Banking peut vous expliquer pourquoi… et comment améliorer votre situation. En connectant les points entre toutes vos données, l’Open Finance transforme l’info brute en actions utiles au quotidien.

On parle aussi beaucoup d’inclusion financière grâce à l’Open Finance. Pourquoi ?
Beaucoup de personnes se voient refuser un crédit non pas parce qu’elles gèrent mal leur argent, mais parce que leur dossier est trop « mince ». Avec l’Open Finance, elles peuvent partager en temps réel des preuves de revenus stables, de paiements réguliers, ou de dépenses maîtrisées. Les prêteurs ont ainsi une vision plus juste que celle offerte par un simple score de crédit.
Résultat : moins de refus, des réponses plus rapides, et plus de chances de construire un bon profil au fil du temps.
Et pour les banques, quelle est l’opportunité ?
C’est un levier majeur pour rester pertinentes dans un secteur en mutation rapide. En exploitant les données en temps réel et en collaborant avec des fintechs, les banques peuvent proposer des services plus personnalisés : objectifs d’épargne, analyse de dépenses, conseils proactifs…
C’est aussi une opportunité business : avec des API bien conçues, elles peuvent monétiser certains services tout en restant sûres et conformes. Au-delà de la tech, c’est un repositionnement stratégique : celui de partenaire de confiance, présent au quotidien, et non plus simple fournisseur de services.
En résumé, l’Open Finance ne se limite pas à la conformité : c’est un levier pour créer de meilleurs produits, générer plus d’engagement, et fidéliser durablement dans un monde numérique.
À quoi ressemblera la banque de demain, selon toi ?
Elle sera personnalisée, proactive… et presque invisible. Grâce à l’Open Finance et à l’Open Data, les services financiers agiront en arrière-plan, pour apparaître uniquement quand on en a besoin.
Prenons l’assurance : fini les formulaires à remplir. Vous partagez vos données de santé et votre pièce d’identité — toujours avec votre consentement — et obtenez un devis personnalisé instantanément.
Ce niveau d’automatisation et d’intelligence va s’étendre aux prêts, à l’épargne, à l’investissement… La banque ne répondra plus juste à vos besoins, elle les anticipera.
Qu’est-ce qui t’enthousiasme le plus dans tout ça ?
Il y a beaucoup de choses ! D’abord, les paiements instantanés. Avec des outils comme Paylib en France ou Wero Wallet au Benelux, on approche d’un monde où il suffit de scanner un QR code pour payer.
Ensuite, l’IA. Imaginez recevoir des conseils en fonction de votre situation réelle : comment améliorer votre score de crédit ou gérer un retard de paiement, par exemple.
Mais ce qui me semble le plus révolutionnaire, c’est l’interopérabilité transfrontalière. Pouvoir consulter et gérer tous ses comptes — où qu’ils soient — depuis une seule application, ce serait un vrai changement de paradigme.
Parle-nous de SBP Open Banking. À quoi ça sert ?
SBP Open Banking une plateforme qui aide les banques à lancer rapidement des services d’Open Banking sécurisés et conformes. On fournit des APIs prêtes à l’emploi (conformes à PSD2) et des outils comme Wero Wallet pour les paiements instantanés et l’identité numérique.
Notre force, c’est la flexibilité. Les banques peuvent adapter les parcours sans coûts de développement supplémentaires. On collabore aussi avec Plaid, Tink ou Algoan pour intégrer des services à valeur ajoutée comme le scoring ou les insights financiers.
Mon rôle, c’est de m’assurer que la plateforme reste modulaire, sécurisée, et prête à évoluer selon les besoins des banques.
Des projets marquants auxquels tu as participé ?
Un projet marquant a été notre accompagnement des banques américaines sur la Section 1033 du Dodd-Frank Act, portée par le CFPB. Nous avons conçu une solution Open Banking clé en main, basée sur les standards FDX, qui permet aux banques de rester conformes tout en accélérant leur capacité de partage de données. Ce qui prend d’habitude plusieurs mois a été livré sous forme de package prêt à l’emploi.
Autre projet passionnant : l’initiative Wero Wallet. C’est un environnement très dynamique, avec de fortes attentes côté banques. Nous travaillons main dans la main avec nos partenaires pour proposer des MVP sécurisés et évolutifs, capables de gérer les paiements instantanés et l’identité numérique — tout en gardant une longueur d’avance.
Les plus gros défis en Open Finance ?
L’un des défis majeurs, c’est de bien gérer la sécurité et le consentement. Un utilisateur peut vouloir partager son compte épargne sans pour autant exposer ses placements ou sa retraite. Le partage de données doit donc rester précis, contextuel, et entièrement sous contrôle de l’utilisateur.
Autre enjeu clé : la conformité. Les cadres comme PSD3, FAPI ou PCI DSS évoluent vite, et rester à jour est crucial. Mais la conformité n’est pas qu’une contrainte — c’est aussi un vrai levier de compétitivité. Mieux vaut construire des solutions solides et dignes de confiance que simplement aller vite.
Comment restes-tu informé des évolutions du secteur ?
Je participe activement à des groupes comme Open Banking Exchange, Berlin Group, EPI ou FDX. Ce sont des lieux clés pour anticiper les futures normes. Je suis aussi l’actualité sur des sources fiables comme Finextra, Moneycontrol ou des médias fintech.
Être intégré à ces écosystèmes me permet de concevoir des solutions sécurisées, alignées avec les évolutions du marché — pas seulement pour répondre aux besoins du présent, mais pour préparer ceux de demain.
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