Peux-tu nous décrire ton rôle de Senior Software Architect ?
En tant que Senior Software Architect, mon rôle est d’associer la technologie à un objectif concret. Je conçois des solutions sécurisées, évolutives et alignées à la fois sur les besoins business et sur les exigences réglementaires. Une grande partie de mon travail consiste à intégrer l’IA dans nos produits et à accompagner les équipes face aux complexités du cloud, de la data et de la sécurité.
Je joue aussi le rôle de passerelle entre les profils techniques et non techniques. Ça veut dire : transformer de grandes idées en designs concrets, aider les équipes à développer en confiance, et veiller à ce que ce qu’on livre ne soit pas seulement fonctionnel, mais aussi durable.
Comment l’IA a-t-elle changé ta façon de travailler ?
L’IA a changé à la fois ma manière de concevoir des systèmes et mon quotidien. D’un point de vue architectural, elle a ouvert de nouvelles possibilités pour intégrer directement l’intelligence artificielle dans les produits, que ce soit via des assistants intelligents ou des outils d’automatisation du raisonnement.
Sur un plan personnel, l’IA fait désormais partie de mon processus créatif. Je l’utilise pour explorer des options de conception, tester des idées et accélérer des tâches répétitives comme la documentation. Ça me permet de me concentrer davantage sur la stratégie et l’innovation, et moins sur la routine.
Mais surtout, elle a changé l’état d’esprit : je ne me demande plus seulement comment construire un système, je me demande aussi comment le rendre capable d’apprendre et de s’adapter dans le temps.
Quels défis rencontres-tu avec l’IA dans ton travail ?
Le principal défi, c’est de trouver le juste équilibre entre innovation et responsabilité. Dans la banque, chaque projet d’IA commence par une question : comment garantir dès le premier jour la sécurité et la conformité ? Je passe beaucoup de temps à concevoir des systèmes qui protègent les données, respectent la vie privée et permettent quand même d’innover assez vite.
Un autre défi, c’est de comprendre comment l’Intelligence artificielle prend ses décisions. Obtenir la bonne réponse ne suffit pas : il faut avoir confiance dans le raisonnement qui y mène. C’est particulièrement critique quand on construit des systèmes RAG (Retrieval-Augmented Generation) ou qu’on intègre des LLM (Grand Modèle de Langage) dans des produits d’entreprise, où chaque réponse peut avoir un vrai impact business.
Et puis il y a le défi du passage à l’échelle. Construire un prototype, c’est une chose. Le rendre stable, fiable, et utilisable par des milliers d’utilisateurs, c’en est une autre. C’est là que l’architecture prend tout son sens.
Ces moments sont aussi ceux où je me sens le plus impliqué, car ils rappellent que l’IA ne consiste pas seulement à construire des systèmes plus intelligents, mais des systèmes auxquels les gens peuvent faire confiance.
As-tu une anecdote marquante à partager sur l’IA ?
Oui. Une fois, lors d’une session de tests tardive avec quelques collègues, on vérifiait comment notre assistant IA gérait des requêtes complexes. L’un de nous a posé une question qui, normalement, nécessitait plusieurs systèmes pour obtenir une réponse. En quelques secondes, l’assistant a donné la réponse exacte, claire et précise.
On s’est regardés, un peu surpris, puis on a souri. C’était une petite victoire silencieuse. Ce moment montrait comment des mois de conception, d’ajustements et de travail sur les données avaient abouti à quelque chose de concret et utile. Ça m’a rappelé la puissance de la technologie quand elle se met à résoudre exactement les problèmes qu’on imaginait.

Parmi tous tes projets, lequel t’a le plus fasciné ?
Je fais partie de l’équipe qui construit une plateforme de core banking où nous faisons avancer des fonctionnalités basées sur l’IA, dans un cadre sécurisé. Mon rôle est d’apporter de l’intelligence dans le produit grâce au Retrieval-Augmented Generation et à l’intégration de LLM, pour que les clients puissent obtenir des insights plus rapides et plus pertinents à partir de leurs données.
Le plus fascinant a été de construire un système RAG depuis zéro. Ça réunissait tout ce que j’aime dans l’architecture : résoudre des problèmes complexes, concevoir des pipelines de données, et définir comment l’information circule dans un système.
Ce qui a rendu ce projet vraiment spécial, c’est de voir la transformation dans la manière dont les gens accédaient au savoir : au lieu de passer des heures à chercher dans des documents, ils pouvaient simplement poser une question et obtenir une réponse contextualisée et fiable. Voir ce changement en temps réel m’a rappelé pourquoi j’aime ce métier.
D’où vient ta passion pour la technologie ?
Tout a commencé quand j’avais 13 ans avec un Commodore 64. Cet ancien ordinateur se branchait sur la télé, avec un lecteur de cassettes pour charger les programmes. J’ai commencé à créer mes propres applis, puis j’ai appris tout seul Turbo Pascal, C++ et Assembly. À l’époque, il n’y avait pas Internet en Turquie, donc je passais des heures à la bibliothèque à chercher des livres de programmation.
Pour moi, c’était du pur plaisir : j’ai même développé un petit jeu. Vers 16 ans, j’ai découvert Internet et j’ai commencé à créer des sites web pour des usines locales, à vendre des systèmes d’email et des livres d’or. C’est là que j’ai compris que je pouvais transformer ma passion en carrière.
Alors, étudier l’informatique à l’université d’Helsinki a été une suite logique. Ce n’était pas juste une formation, mais une façon de poursuivre quelque chose qui me passionnait depuis l’adolescence.
As-tu encore du temps pour des projets personnels à côté de ta carrière ?
Oui, bien sûr ! En dehors de mon travail quotidien, j’aime partager mes connaissances à travers l’écriture, le mentoring et oeuvrer pour la communauté. Que ce soit sur l’IA générative, l’architecture cloud ou la cybersécurité, j’aime aider les autres à comprendre comment ces technologies s’assemblent pour créer de la valeur.
Comment oeuvres-tu pour la communauté, en dehors du travail ?
Je fais partie des contributeurs à la plateforme open source .NET de Microsoft, et je maintiens aussi plusieurs dépôts publics sur GitHub. Pendant mon temps libre, j’ai développé des projets d’IA comme de la reconnaissance vocale, de la synthèse vocale et des systèmes d’analyse PNL, que je partage avec la communauté. Je publie aussi des articles sur Medium de temps en temps. Pour moi, c’est une manière de redonner à la communauté qui m’a tant apporté.
La plupart des logiciels aujourd’hui reposent sur l’open source, donc partager mon travail sur GitHub ou Medium, c’est contribuer à cet écosystème. Ça m’aide aussi à progresser : je reçois des retours honnêtes (parfois brutaux), mais ça me rend meilleur. Et bien sûr, ça m’offre de la visibilité : en entretien, je peux simplement montrer mon GitHub, et souvent ça en dit plus long qu’un CV.
Quelle est la leçon la plus importante que tu as apprise dans ta carrière ?
La plus grande leçon, c’est que l’architecture, ce n’est pas seulement de la technologie, c’est aussi une histoire de personnes. Un design, même excellent, ne vaut rien s’il n’est pas compris, accepté et soutenu par ceux qui l’utilisent et le construisent.
Écouter attentivement, communiquer clairement et concevoir avec empathie sont aussi importants que maîtriser les derniers outils ou frameworks. Et dans un monde qui évolue aussi vite que le nôtre, rester curieux et adaptable, c’est ce qui permet d’aller toujours plus loin.
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